Commentaire sur l'Arrêt n° 46354 du 2024 : Perception indue de subventions publiques et bonus de construction

L'arrêt n° 46354 du 29 octobre 2024, rendu par la Cour de Cassation, offre une importante interprétation concernant les délits liés à la perception indue de subventions publiques, en particulier en ce qui concerne les soi-disant "bonus" de construction. La question centrale concerne la configurabilité de ce délit en présence d'une autodéclaration mensongère, et la Cour a clarifié certains aspects fondamentaux.

Le contexte législatif

La loi italienne prévoit des normes spécifiques pour la réglementation des bonus de construction, comme le Décret-Loi 19/05/2020 n° 34, qui a introduit des incitations pour la rénovation et l'efficacité énergétique des bâtiments. Cependant, l'application de ces normes a soulevé des doutes et des controverses, notamment concernant la véracité des autodéclarations présentées par les utilisateurs pour obtenir des crédits d'impôt.

L'arrêt et sa signification

“Bonus” de construction - Obtention de crédit d'impôt sur la base d'une autodéclaration mensongère - Délit de perception indue de subventions publiques - Configurabilité - Traits différentiels par rapport au délit d'escroquerie selon l'art. 640-bis du code pénal. Constitue le délit de perception indue de subventions publiques et non celui d'escroquerie aggravée prévu à l'art. 640-bis du code pénal, l'obtention du crédit d'impôt relatif aux soi-disant "bonus" de construction, obtenu sur la base d'une autodéclaration mensongère sur l'exécution des travaux, manquant de l'élément trompeur, attendu que le contrôle de l'Agence des Revenus intervient après l'octroi, ainsi que le dommage patrimonial pour l'État, qui ne se réalise que lorsque les crédits cédés sont effectivement perçus ou compensés et est, par conséquent, un événement ultérieur et éventuel par rapport à l'acquisition indue de l'allègement fiscal. (Dans ses motivations, la Cour a précisé que l'option de cession de crédit postule néanmoins l'émission de factures documentant des dépenses relatives à des travaux ou des fournitures effectivement réalisés, même si, pour les avantages fiscaux autres que le soi-disant "superbonus" à 110%, il est possible de se passer de la présentation des états d'avancement des travaux).

La Cour, en abordant la question de la distinction entre perception indue de subventions publiques et escroquerie, a souligné que dans le cas spécifique de l'autodéclaration mensongère pour les bonus de construction, deux éléments fondamentaux manquent pour configurer le délit d'escroquerie. D'une part, l'élément trompeur, car le contrôle de l'Agence des Revenus intervient après l'octroi du crédit. D'autre part, le dommage patrimonial pour l'État ne se produit que dans une phase ultérieure, lorsque les crédits sont effectivement perçus.

Implications pratiques et conclusions

Ce jugement a d'importantes répercussions pour les contribuables et les professionnels du secteur, car il clarifie que la simple présentation d'une autodéclaration mensongère n'intègre pas automatiquement le délit d'escroquerie. Cependant, il est essentiel de souligner que l'obtention indue d'un crédit d'impôt peut toujours configurer le délit de perception indue de subventions publiques, avec les sanctions pénales qui en découlent. Par conséquent, il est essentiel pour les citoyens et les entreprises de faire attention à la documentation et à la véracité des déclarations soumises.

En conclusion, l'arrêt n° 46354 du 2024 représente un pas significatif dans la jurisprudence italienne en matière de délits contre l'administration publique et offre une réflexion sur l'importance de la rigueur dans les pratiques fiscales et bureaucratiques.

Cabinet d’Avocats Bianucci