L'arrêt de la Cour de Cassation, Sez. III, n. 24058 du 18 juin 2024, offre un intéressant point de réflexion sur les dynamiques de la saisie des biens en matière pénale, en particulier en ce qui concerne les responsabilités des sociétés. Dans ce cas, la société Fuel Top Srl avait vu sa demande de réexamen d'un décret de saisie préventive visant à la confiscation de sommes d'argent et de biens immobiliers, considérés comme des produits d'une infraction administrative, rejetée. La Cour, en analysant les motivations présentées, a réaffirmé l'importance de l'autonomie de la responsabilité de l'entité par rapport à celle des personnes physiques impliquées.
La Fuel Top Srl avait été impliquée dans une procédure pénale pour une infraction administrative au sens du D.Lgs. n. 231 de 2001. Le Tribunal de Salerno avait confirmé la saisie de biens pour un total de plus de 1,4 million d'euros, considérant que la société n'avait pas adopté de modèles d'organisation appropriés pour prévenir le délit. Cependant, la société a contesté la décision, soutenant que la mesure de saisie était fondée sur des prémisses erronées et sur des faits non contestés par le Procureur de la République.
La responsabilité de l'entité doit être affirmée même dans le cas où l'auteur de l'infraction n'a pas été identifié.
La Cour a rejeté le recours de la Fuel Top Srl, affirmant que la responsabilité de l'entité est autonome par rapport à celle des personnes physiques. En particulier, le juge a souligné que, même si la responsabilité du représentant légal de la société n'a pas été prouvée, le fait qu'une infraction présumée ait été constatée et soit attribuable à l'un des sujets mentionnés à l'art. 5 du D.Lgs. n. 231 de 2001 est suffisant pour affirmer la responsabilité de la société elle-même. Ce principe est fondamental dans le système de responsabilité administrative, car il permet de garantir une protection efficace contre le risque d'impunité des personnes morales.
L'arrêt a plusieurs implications pratiques pour les entreprises, notamment :
En conclusion, l'arrêt de la Cour de Cassation représente un important rappel à la responsabilité des sociétés dans la gestion des risques juridiques et dans la prévention des infractions. Les entreprises doivent prêter une attention particulière à la conformité réglementaire et à l'adoption de modèles d'organisation qui puissent prévenir des comportements illicites.
En définitive, l'arrêt Cass. pén., n. 24058 réaffirme l'importance de l'autonomie de la responsabilité des sociétés et la nécessité d'une organisation interne adéquate pour prévenir les infractions. Les entreprises doivent donc investir dans la conformité et dans la création d'un environnement de travail qui favorise la légalité.