Commentaire sur l'Arrêt n° 37642 de 2024 : Délit de déclaration frauduleuse et adéquation du moyen frauduleux

L'arrêt n° 37642 du 6 juin 2024, déposé le 14 octobre 2024, offre des perspectives significatives sur le thème de la déclaration frauduleuse par d'autres artifices. En particulier, la Cour de Cassation s'est prononcée sur la nécessité d'un constat "ex ante" concernant l'adéquation des moyens frauduleux utilisés pour entraver l'administration fiscale. Cet aspect est crucial pour comprendre la configuration du délit et ses conséquences.

Le contexte juridique de la déclaration frauduleuse

La déclaration frauduleuse est régie par l'art. 3 du Décret Législatif du 10 mars 2000, n° 74, qui punit quiconque, par des artifices, entrave le constat de l'impôt. La Cour a réaffirmé que l'adéquation du moyen frauduleux doit être évaluée dans une perspective anticipative, c'est-à-dire avant que le véritable tromperie ne se produise.

  • Adéquation du moyen : doit être évaluée par rapport à sa capacité à induire en erreur l'administration fiscale.
  • Constat "ex ante" : nécessaire pour apprécier la fraude avant qu'elle n'émerge.
  • Exclusion de l'évidence : la fraude est exclue seulement si elle est évidente "ictu oculi".

Analyse de la maxime de l'arrêt

Délit de déclaration frauduleuse par d'autres artifices - Adéquation du moyen frauduleux - Constat “ex ante” - Nécessité - Conséquences. En matière de déclaration frauduleuse par d'autres artifices, l'adéquation du moyen frauduleux à entraver le constat et à induire en erreur l'administration fiscale concernant les éléments qui concourent à la détermination de l'impôt ou du revenu imposable doit être appréciée "ex ante" et n'est exclue que dans le cas où la fraude est "ictu oculi" évidente, ne nécessitant aucun type de constat.

La maxime mise en avant par la Cour clarifie que l'analyse de la fraude ne peut pas être reléguée à un moment ultérieur au constat. Il est fondamental que le juge évalue si le moyen utilisé était capable de générer une erreur dans la détermination de l'impôt, avant que les effets de l'action frauduleuse ne se réalisent. Cette approche s'inscrit dans l'intention de garantir une protection efficace de l'administration fiscale et, plus généralement, de la légalité fiscale.

Conclusions

L'arrêt n° 37642 de 2024 représente un important pas en avant dans la jurisprudence concernant la déclaration frauduleuse. La distinction entre constat "ex ante" et la possibilité d'exclure la fraude seulement dans les cas évidents offre un cadre normatif plus clair et précis. Cette clarté est fondamentale non seulement pour les professionnels du droit, mais aussi pour les contribuables, afin qu'ils puissent mieux comprendre les conséquences de leurs actions dans le contexte fiscal.

Articles Connexes