Arrêt n° 45002 du 2024 : Inutilisabilité des déclarations en médiation civile dans le procès pénal

L'arrêt n° 45002 du 29 octobre 2024 de la Cour de Cassation aborde un thème crucial dans le domaine du droit, à savoir l'inutilisabilité des déclarations faites dans le cadre de la médiation civile au sein du procès pénal. Cette décision, rendue par la Présidente Grazia Rosa Anna Miccoli et le Rapporteur Francesco Cananzi, offre d'importants éléments de réflexion tant pour les professionnels du secteur juridique que pour les citoyens impliqués dans des questions juridiques.

Le contexte juridique de l'arrêt

Le cas examiné s'est développé à la suite d'un litige impliquant l'accusé F. P. M. et a soulevé la question de l'utilisabilité des déclarations faites lors de la procédure de médiation. La Cour a clarifié que l'inutilisabilité des déclarations ne s'étend pas au procès pénal, mais s'applique exclusivement au jugement civil et commercial suivant la médiation. Ce principe trouve son fondement dans l'article 194 du Code de Procédure Pénale et dans les articles 2 et 10 du Décret Législatif n° 28 du 4 mars 2010, qui réglementent la matière de la médiation.

Le principe d'inutilisabilité

Déclarations faites dans le cadre de la procédure de médiation civile - Inutilisabilité dans le procès pénal - Exclusion - Faits. L'inutilisabilité des déclarations faites ou des informations recueillies au cours de la procédure de médiation civile ne concerne pas le procès pénal, mais uniquement le jugement consécutif à la médiation, relatif au litige civil et commercial. (En application du principe, la Cour a jugé sans critiques la décision contestée qui a considéré utilisable le témoignage concernant les menaces proférées par l'accusé au cours de la médiation).

La maxime rapportée met en évidence un aspect fondamental du système juridique italien : les déclarations faites lors de la médiation, bien qu'étant protégées par un régime d'inutilisabilité pour les litiges civils, peuvent en revanche être utilisées dans le procès pénal. Cela distingue nettement les deux domaines et souligne l'importance de garantir la vérité procédurale, surtout lorsqu'il s'agit de crimes pouvant avoir des conséquences pénales significatives.

Implications pratiques

Les implications de cet arrêt sont multiples et d'une grande importance :

  • Conscience pour les professionnels : Avocats et médiateurs doivent être conscients que, bien que les déclarations faites en médiation puissent ne pas être utilisables dans une procédure civile, elles peuvent néanmoins avoir de la valeur dans un contexte pénal.
  • Respect de la vie privée : L'arrêt invite à réfléchir à l'importance de la vie privée et de la confidentialité dans les procédures de médiation, qui doivent être gérées avec soin.
  • Clarté normative : La décision de la Cour offre une plus grande clarté normative pour les futurs cas, contribuant à délimiter les frontières entre médiation civile et procès pénal.
Cabinet d’Avocats Bianucci