• via Alberto da Giussano, 26, 20145 Milano
  • +39 02 4003 1253
  • info@studiolegalebianucci.it
  • Avocat pénaliste, Avocat de la famille, Avocat en divorce

Commentaire sur l'Arrêt Cass. pén., Sez. II, n. 21981 du 2024 : Mesures conservatoires et participation à des associations mafieuses

Le récent arrêt de la Cour de Cassation, Section II, n. 21981 de 2024, offre une réflexion intéressante sur la participation à une association de type mafieux et sur les conditions nécessaires à l'application de mesures conservatoires personnelles. L'affaire concerne A.A., accusé d'être membre d'une association mafieuse et d'avoir exercé des rôles opérationnels au sein de celle-ci. La Cour a confirmé les décisions du Tribunal de Lecce, rejetant le recours présenté par l'accusé.

Le contexte juridique et les motifs de recours

Le requérant a contesté l'application erronée de la loi pénale, affirmant que son rôle de gardien de sommes d'argent avait été mal interprété. Selon A.A., l'argent gardé ne pouvait pas être considéré comme faisant partie de la "caisse commune" de l'association, mais plutôt comme une somme personnelle liée à B.B. En particulier, le requérant a souligné que les sommes gérées étaient modestes et utilisées à des fins personnelles.

La participation à une association mafieuse implique une insertion stable et consciente dans le groupe, qui va au-delà de la simple contiguïté.

Les évaluations de la Cour

La Cour a réaffirmé que pour l'adoption de mesures conservatoires, il suffit d'un cadre d'indices démontrant des "indices graves de culpabilité". Dans ce cas, la Cour a examiné plusieurs éléments indices, notamment :

  • La connaissance par A.A. des actions d'intimidation planifiées par l'association.
  • Son apport à la réalisation d'actes d'intimidation et de représailles.
  • La fourniture d'armes à B.B. et la disponibilité à nettoyer la maison de ce dernier de tout contrôle éventuel.
  • Le soutien aux détenus par la remise de vêtements.

La Cour a estimé que la somme de ces éléments mettait en évidence une insertion stable de l'accusé dans l'association, confirmant ainsi la légitimité de la mesure conservatoire. A.A. ne pouvait pas être considéré comme étranger aux dynamiques du groupe, mais plutôt comme un acteur conscient et actif.

Conclusion

L'arrêt n. 21981 de 2024 offre une importante interprétation de la participation à une association mafieuse et des mesures conservatoires qui y sont associées. Il souligne la nécessité d'une évaluation globale des indices de culpabilité et la distinction entre simple contiguïté et participation active dans le contexte criminel. La décision de la Cour de Cassation s'inscrit dans un cadre juridique qui tend à renforcer la lutte contre les associations mafieuses, établissant des critères rigoureux pour l'application des mesures conservatoires.