Maltreatment familial et omission de dénonciation : commentaire sur l'arrêt Cass. pén., Sez. VI, n. 10763 de 2018

L'arrêt de la Cour de cassation n° 10763 de 2018 a soulevé d'importantes questions concernant la responsabilité légale de ceux qui, opérant dans un contexte éducatif, omettent de dénoncer des épisodes de maltraitance. Cette affaire a impliqué une employée municipale, A.A., accusée d'avoir gardé le silence sur des comportements violents perpétrés par d'autres éducatrices à l'encontre de mineurs dans une crèche. La Cour a annulé l'arrêt de la Cour d'appel de Bologne, attirant l'attention sur la configuration du délit de maltraitance familiale également sous la forme de complicité par omission.

Le contexte juridique et les faits de l'affaire

L'affaire a pris naissance suite à de graves épisodes de maltraitance à l'encontre d'enfants par des éducatrices d'une crèche. L'accusée A.A., en tant que référente municipale pour la structure, était au courant de ces faits mais n'avait pas pris la peine de les dénoncer, affirmant qu'elle n'avait pas la possibilité d'intervenir. La Cour d'appel l'avait initialement condamnée pour omission de dénonciation, excluant cependant sa responsabilité pour les maltraitances, considérant qu'il n'y avait pas de lien de causalité direct entre son omission et les dommages subis par les mineurs.

  • Maltraitance par des éducatrices : épisodes de violence et de vexation à l'encontre des enfants.
  • Omission de la dénonciation par l'accusée : connaissance des faits sans intervention.
  • Arrêt de la Cour d'appel : condamnation pour omission de dénonciation, exclusion de la complicité dans le délit de maltraitance.

Analyse de l'arrêt de la Cour de cassation

La Cour de cassation a clarifié que le délit de maltraitance familiale peut être configuré également par la complicité par omission, affirmant que l'intention de se protéger elle-même et ses collègues ne justifie pas l'absence de dénonciation.

La Cour de cassation, dans son jugement, a déclaré que la responsabilité de l'accusée ne peut pas être exclue sur la base de ses motivations personnelles. En effet, le dol général requis pour la configuration du délit de maltraitance familiale implique non seulement la connaissance de l'illicite, mais aussi la volonté de ne pas agir pour l'empêcher. Cet aspect est crucial, car il souligne comment la simple omission de dénonciation peut constituer une complicité dans le délit de maltraitance.

De plus, la Cour a contesté l'idée selon laquelle les dommages subis par les mineurs auraient été inévitables même en cas de dénonciation. Au contraire, elle a souligné que l'omission de l'accusée a néanmoins contribué à la perpétuation des violences, rendant son comportement pénalement pertinent.

Conclusion

L'arrêt n° 10763 de 2018 représente un important jugement de la Cour de cassation dans le domaine des responsabilités légales dans des contextes éducatifs. Il établit que ceux qui occupent un rôle de garantie, comme dans le cas de l'accusée, ont l'obligation de signaler des comportements illicites et des maltraitances, et que l'absence de dénonciation ne peut être justifiée par des motivations d'auto-préservation. Ce jugement non seulement clarifie les limites de la responsabilité pénale en cas d'omission de dénonciation, mais invite également à réfléchir sur le devoir de protéger les plus vulnérables, en particulier les mineurs, contre les abus et les maltraitances.

Articles Connexes