Le récent arrêt n° 24717 de la Cour de Cassation, rendu le 21 juin 2024, fournit d'importants éléments de réflexion concernant le délit de peculât, en particulier dans la profession médicale. Dans ce cas, l'accusée A.A., médecin responsable, a été condamnée pour avoir retenu des sommes d'argent reçues des patients sans les verser à l'administration sanitaire. L'analyse de l'arrêt met en lumière des aspects cruciaux pour la compréhension de la responsabilité et des devoirs des fonctionnaires dans le contexte des prestations de santé.
Le peculât, selon l'article 314 du Code Pénal, est la conduite de celui qui s'approprie de l'argent ou des biens dont il a la disponibilité en raison de sa fonction. L'arrêt en question clarifie que, pour caractériser le délit de peculât, il est nécessaire que le fonctionnaire s'approprie des sommes d'argent liées à l'exercice de ses pouvoirs. Dans le cas de A.A., les sommes retenues étaient celles qu'elle aurait dû verser à l'établissement hospitalier pour les prestations réalisées.
La Cour a annulé l'arrêt contesté avec renvoi pour un nouveau jugement, soulignant la nécessité de clarifier certains aspects de la relation entre l'accusée et les patients.
Un des aspects les plus intéressants de l'arrêt concerne le concept d'"offensivité" de la conduite. A.A. soutenait que la somme d'argent retenue était insignifiante, affirmant que cela mettait en évidence une conduite négligente plutôt que dolosive. Cependant, la Cour a clarifié que, indépendamment du montant, la conduite d'appropriation ne peut être considérée comme moins grave. La question du dol est centrale dans le délit de peculât et, comme le souligne la jurisprudence, il est nécessaire de démontrer l'intention de s'approprier indûment des sommes d'argent.
Le prononcé de la Cour de Cassation a plusieurs implications pour les professionnels de la santé qui exercent en régime de "intra moenia". Il est fondamental que les médecins comprennent leurs devoirs concernant la gestion des sommes reçues des patients et les obligations de versement à l'entité publique. Certains points clés à garder à l'esprit incluent :
L'arrêt n° 24717 de la Cour de Cassation représente un important rappel à la responsabilité des fonctionnaires, en particulier dans le secteur de la santé. Il constitue un avertissement pour les professionnels de la santé sur la nécessité de respecter rigoureusement les normes et les procédures prévues. La distinction entre conduite dolosive et négligence, bien que pertinente, ne doit pas minimiser l'importance de la légalité et de la transparence dans la gestion des ressources publiques.