Arrêt n. 17346 de 2024 : Délit de recel et réparation du dommage

Le récent arrêt n. 17346 du 28 mars 2024, rendu par la Cour de cassation, offre des pistes de réflexion significatives concernant le domaine du recel et les conditions nécessaires pour l'obtention des circonstances atténuantes. En particulier, il précise que la restitution de la somme reçue pour l'intermédiation dans la vente de biens d'origine délictuelle n'est pas suffisante pour obtenir une atténuation de la peine. Cette décision s'inscrit dans un contexte juridique complexe, où la réparation du dommage joue un rôle central.

Le contexte de l'arrêt

Le cas examiné concernait l'accusé L. C., accusé de recel. La Cour d'appel de Palerme avait initialement reconnu des circonstances atténuantes, en se basant sur la restitution de la somme reçue pour la vente d'un bien volé. Cependant, la Cour de cassation a partiellement annulé la décision, établissant que la simple restitution n'est pas suffisante pour bénéficier d'une réduction de peine. Cet arrêt se fonde sur l'article 648 du Code pénal, qui régit le recel et les circonstances atténuantes.

Les conditions pour l'obtention des circonstances atténuantes

Délit de recel - Conditions pour l'obtention de l'atténuante - Restitution de la somme reçue par le receleur pour l'intermédiation dans la vente à un autre receleur de la chose d'origine délictuelle - Suffisance - Exclusion - Remboursement à la personne lésée de la valeur de la chose disparue - Nécessité. Aux fins de l'obtention de la diminution de la peine par l'intégralité de la réparation du dommage, il n'est pas suffisant que le receleur restitue la somme reçue pour l'intermédiation réalisée dans la vente du bien d'origine délictuelle à un autre receleur, étant nécessaire qu'il indemnise le dommage non patrimonial et le dommage patrimonial résultant de la perte de gains et d'autres dommages émergents et qu'il verse également au propriétaire, victime du vol, la valeur de la "res" disparue du fait du recel.

Cette maxime souligne clairement que, pour obtenir une atténuante, le receleur doit non seulement restituer la somme reçue, mais aussi indemniser intégralement le dommage subi par la victime. Cela implique une réparation complète, qui comprend à la fois le dommage patrimonial et le dommage non patrimonial, tel que la perte de gains et d'autres dommages émergents. L'arrêt souligne l'importance de garantir une protection adéquate pour les victimes de crimes contre le patrimoine.

Implications juridiques et conclusions

L'arrêt n. 17346 de 2024 représente un pas significatif dans la protection des droits des victimes de recel. Il précise que le système juridique italien ne peut considérer comme suffisante une simple restitution pour obtenir des atténuantes. Ce principe est fondamental pour garantir une réparation équitable et pour décourager les comportements illicites dans le contexte du recel.

En conclusion, la décision de la Cour de cassation offre une indication claire sur la nécessité d'une réparation intégrale, soulignant l'importance de protéger les droits des victimes et de garantir que les receleurs ne puissent échapper aux responsabilités légales par la simple restitution de sommes d'argent. Une approche qui, bien que sévère, pourrait contribuer à dissuader le recel et à promouvoir une justice plus équitable.

Cabinet d’Avocats Bianucci