La décision n° 28722 du 7 novembre 2024 de la Cour de Cassation représente une avancée importante dans la compréhension de la responsabilité civile liée aux accidents de la route. En particulier, la Cour a abordé le thème du lien de causalité entre le dysfonctionnement des airbags et les dommages subis par un automobiliste lors d'un accident. La décision offre des pistes de réflexion significatives pour les avocats et les professionnels du secteur légal.
Dans l'affaire examinée, A.A. et B.B. ont formé un recours contre la décision de la Cour d'Appel de Venise, qui avait confirmé le rejet de la demande d'indemnisation pour les dommages causés par le non-fonctionnement des airbags latéraux d'une voiture Opel Corsa. La Cour d'Appel avait estimé qu'il n'y avait pas de lien de causalité entre le dysfonctionnement des airbags et les blessures subies par B.B. lors de l'accident de 2008.
En matière de responsabilité civile, il ne peut être nié le lien de causalité entre la conduite et le dommage simplement parce qu'il existe plusieurs causes possibles et alternatives.
Le recours présenté par A.A. et B.B. s'est fondé sur trois motifs principaux :
La Cour a accueilli le recours, soulignant que le lien de causalité en matière civile doit être évalué selon la règle du "plus probable que non". Elle a insisté sur le fait que le juge de fond doit considérer l'ensemble des preuves et ne doit pas se limiter à un examen isolé des éléments individuels. En présence de causes concomitantes, il appartient au juge de déterminer quelle est l'hypothèse la plus probable qui explique le dommage subi.
En particulier, la Cour a noté que la décision de la Cour d'Appel avait ignoré les principes en matière de lien de causalité, car la possibilité que le dysfonctionnement des airbags ait pu contribuer de manière significative aux blessures subies par B.B. n'avait pas été adéquatement prise en compte.
La décision n° 28722/2024 se profile comme un jugement important en matière de responsabilité civile, clarifiant les critères d'évaluation du lien de causalité en cas d'accidents de la route. Elle réaffirme l'importance d'une analyse globale des preuves, évitant d'exclure a priori le lien de causalité en présence de causes concomitantes. Cette décision pourrait avoir un impact significatif dans les futures controverses juridiques liées à la responsabilité pour dommages dans des accidents de la route, mettant l'accent sur la nécessité d'une évaluation probatoire plus flexible et inclusive.