La Cour de Cassation, par l'ordonnance n° 3767 de 2018, a abordé une question cruciale en matière d'indemnisation du préjudice non patrimonial, clarifiant que la réalité socio-économique de la victime ne doit pas influencer le montant de l'indemnisation. Ce principe a été réaffirmé en réponse aux recours présentés par les membres de la famille d'une victime d'accident de la route, qui contestaient la réduction de l'indemnisation effectuée par la Cour d'appel de Milan, en raison de leur résidence en Roumanie.
Le procès est né de la mort tragique de P.V., percuté par un camion. Les membres de la famille de la victime ont demandé une indemnisation pour les dommages subis, mais le Tribunal de Milan a initialement rejeté la demande. En seconde instance, la Cour d'appel a partiellement accepté la demande, mais a réduit le montant de l'indemnisation pour les membres de la famille résidant en Roumanie, appliquant une diminution de 30% en raison de leur situation économique.
La réalité socio-économique dans laquelle vit la victime d'un fait illicite est totalement irrelevant aux fins de l'évaluation du dommage aquilien.
Avec la décision n° 3767, la Cour de Cassation a accueilli le recours, en soulignant certains principes fondamentaux :
La décision de la Cour de Cassation représente une importante affirmation de principe dans le domaine de l'indemnisation des dommages. Elle réaffirme le droit des membres de la famille des victimes à recevoir une indemnisation équitable, sans discrimination basée sur leur résidence. Cette orientation jurisprudentielle est cruciale pour garantir une protection effective des droits des victimes, affirmant que la souffrance humaine ne peut être quantifiée en fonction de critères économiques ou territoriaux. La Cour a donc fourni un important éclaircissement, confirmant que la dignité de la personne et son droit à une compensation pour les dommages non patrimoniaux doivent rester invariants, indépendamment de la situation socio-économique de la victime.