Arrêt Cass. civ., Ord. n. 15296 de 2024 : Responsabilité civile et calomnie

La récente ordonnance de la Cour de Cassation, n. 15296 de 2024, offre d'importants points de réflexion sur la relation entre responsabilité civile et pénale en cas de dénonciation infondée. La décision intervient dans un litige entre C.C., acquitté des accusations de calomnie et de diffamation, et les plaignants A.A. et B.B., condamnés à le dédommager. Il s'agit d'un cas emblématique qui met en lumière les droits et les devoirs de ceux qui recourent à la justice.

Le contexte de l'arrêt

La situation prend son origine dans un arrêt du Tribunal de Barcelone Pozzo di Gotto, qui a acquitté C.C. avec la formule "parce que le fait ne constitue pas une infraction". Par la suite, C.C. a intenté un procès contre A.A. et B.B. pour demander des dommages et intérêts, soutenant que les dénonciations étaient calomnieuses. La Cour d'Appel de Messine a partiellement accueilli l'appel de C.C., condamnant les plaignants à verser 10.000 euros en plus des intérêts et des frais juridiques.

Principes juridiques pertinents

La Cour a clarifié certains points fondamentaux :

  • Le jugement pénal d'acquittement n'a pas d'effet de chose jugée dans le procès civil indemnitaire, à moins qu'il n'affirme que le fait n'existe pas.
  • Le juge civil a la liberté d'évaluation des preuves et peut considérer les actes du procès pénal comme des indices pour sa décision.
  • Il est possible de demander des dommages et intérêts pour calomnie même en l'absence d'un constat pénal définitif, dès lors que les éléments constitutifs de l'infraction sont présents.
La responsabilité pour calomnie se configure lorsque la dénonciation est faite avec dolo, c'est-à-dire en ayant conscience de la fausseté des faits dénoncés.

Conclusions

L'arrêt de la Cassation n. 15296 de 2024 représente un point de référence important pour le droit civil et pénal. Il établit clairement que le fardeau de la preuve en cas de calomnie incombe à celui qui dénonce, et que l'absence de condamnation pénale ne préclut pas la possibilité d'obtenir un dédommagement. Cette orientation jurisprudentielle souligne la protection des droits de ceux qui subissent des dénonciations injustifiées, mettant l'accent sur l'importance d'un usage responsable des plaintes.

Cabinet d’Avocats Bianucci