La solidarité dans la responsabilité civile : commentaire de l'Ordonnance n° 20170 de 2024

La récente Ordonnance n° 20170 du 22 juillet 2024 de la Cour de Cassation a offert une importante clarification en matière de responsabilité civile et d'indemnisation du dommage. Dans un contexte où il est fondamental de comprendre les implications de la solidarité entre plusieurs auteurs d'un délit, la Cour a réaffirmé certains principes essentiels qui méritent d'être analysés avec attention.

Le principe de solidarité dans la responsabilité civile

La décision examinée aborde un thème crucial : la solidarité entre coobligés dans l'indemnisation du dommage. Selon la Cour, lorsque plusieurs sujets sont considérés comme responsables d'un dommage, la gradation de leurs fautes ne sert qu'à établir comment répartir en interne la somme indemnisée. Il ne s'agit pas d'une renonciation à la solidarité. Par conséquent, la victime a le droit de demander l'indemnisation intégrale à l'un des auteurs, indépendamment de la gradation des responsabilités.

  • La solidarité implique que chaque coobligé soit responsable de l'intégralité du montant du dommage.
  • La victime peut choisir à qui demander l'indemnisation, sans compromettre ses droits envers les autres coobligés.
  • Le droit à l'indemnisation intégrale reste inchangé même si la victime a cité en justice seulement l'un des coresponsables.
SOLIDARITÉ - RAPPORT INTERNE ET EXTERNE Pluralité de possibles auteurs du dommage - Action en justice contre un seul d'entre eux - Renonciation à la solidarité - Exclusion - Conséquences - Faits.

Le cas traité par la Cour

Dans le cas spécifique, la Cour a confirmé la décision de la Cour d'Appel de Rome, qui reconnaissait le droit de la compagnie d'assurance d'un navire coulé lors d'un transfert d'être indemnisée par tous les responsables de l'accident. Il est intéressant de noter que, bien que l'action en subrogation ait été engagée uniquement contre certains collaborateurs de l'entreprise de navigation motorisée, le droit à l'indemnisation restait intact. Cela souligne que la victime ne doit pas se soucier de limiter ses actions légales à quelques sujets, mais peut plutôt poursuivre l'intégralité du montant du dommage même auprès d'un seul d'entre eux.

Conclusions

En conclusion, l'Ordonnance n° 20170 de 2024 fournit une importante certitude juridique dans le paysage de la responsabilité civile. La Cour de Cassation a réaffirmé que la solidarité entre les coobligés n'est pas affectée si la victime décide d'agir contre un seul d'entre eux. Cette décision représente une protection pour les droits des victimes, leur garantissant la possibilité d'obtenir une indemnisation complète, sans avoir à se soucier de la répartition interne des responsabilités. C'est un principe fondamental qui confirme la fonction protectrice du droit civil envers ceux qui ont subi un dommage.

Cabinet d’Avocats Bianucci