La récente ordonnance n. 15913 de la Cour de Cassation, rendue le 18 mai 2022, offre d'importants éléments de réflexion concernant la légitimation active des usufruitiers à demander des réparations pour les dommages subis sur des biens qui leur sont confiés. La question centrale porte sur la capacité de l'usufruitier à agir en justice pour la protection de ses droits, même en l'absence du propriétaire nu, un sujet d'un intérêt pratique et juridique considérable.
Dans le cas spécifique, les requérants M. G. et M. M. contestaient un jugement de la Cour d'Appel de Naples qui avait confirmé la condamnation à réparation des dommages en faveur de Ma. M. pour la coupe d'arbres présents sur un terrain cédé. Les requérants soutenaient que le Ma. n'avait pas de légitimation active car il n'était qu'usufruitier et non propriétaire des biens endommagés.
La Cour a réaffirmé que l'usufruitier a le droit d'agir pour la réparation des dommages causés à des biens faisant l'objet de son droit, soulignant la nécessité de protéger son usufruit.
La Cour de Cassation a précisé que la légitimation active pour l'action en réparation existe même dans le cas où celui qui demande la réparation n'est qu'usufruitier. Cela repose sur le principe que la violation des droits d'usage implique un dommage direct à celui qui exerce l'usufruit. Par conséquent, l'usufruitier peut agir contre quiconque endommage le bien, sans nécessité d'impliquer le propriétaire nu.
La décision n. 15913 de 2022 souligne également comment, dans un jugement de renvoi, il n'est pas possible de soulever des questions relatives à la légitimation des parties si elles n'ont pas déjà été abordées dans les procédures précédentes. Ce principe de préclusion sert à garantir la stabilité des décisions juridiques et à limiter l'incertitude dans les rapports de droit.
En conclusion, la décision de la Cassation offre un important éclaircissement sur la figure de l'usufruitier et sur sa capacité à agir pour la protection de ses droits. Elle marque un pas significatif dans la protection des droits de ceux qui exercent un usufruit, garantissant une plus grande certitude juridique et une protection adéquate même en l'absence du propriétaire nu. La décision est une référence importante pour la jurisprudence italienne, contribuant à définir les contours de la légitimation active en matière de réparation des dommages.