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Commentaire sur l'Arrêt Cass. civ., Sez. III, Ord. n. 28558 de 2024 : l'inefficacité du transfert immobilier en cas de séparation

La récente ordonnance n. 28558 de la Cour de cassation, rendue le 6 novembre 2024, offre des éléments de réflexion importants concernant la validité des actes de transfert immobilier effectués entre époux en cas de séparation. En effet, l'arrêt aborde le délicat thème de l'inefficacité de tels transferts lorsque des créanciers tiers sont présents, éclairant des aspects fondamentaux liés à la protection des droits patrimoniaux des créanciers et à la transparence des opérations entre époux.

Le contexte de l'arrêt

Le cas examiné concerne A.A. et B.B., qui se trouvent confrontés à une demande d'annulation d'un acte de transfert de propriété immobilière, jugé inefficace au sens de l'art. 2901 du code civil. La Cour d'appel de Rome, accueillant l'appel de la société ITALFONDIARIO, avait déclaré l'inefficacité du transfert, estimant que B.B. n'avait pas prouvé sa capacité patrimoniale au moment du transfert. Cet aspect s'est révélé crucial pour la décision finale de la Cassation.

Analyse de la décision de la Cour de cassation

Tout d'abord, la Cour a confirmé que le transfert d'un bien immobilier d'un époux à l'autre, réalisé en exécution d'obligations découlant d'une séparation consensuelle, peut être annulé s'il porte atteinte aux droits des créanciers. La Cassation a souligné que, pour évaluer l'eventus damni, il est fondamental de considérer la capacité patrimoniale du cédant au moment du transfert.

La qualification du transfert comme acte à titre gratuit ou onéreux et l'existence de l'eventus damni sont des appréciations de fond, insusceptibles de censure en matière de légitimité.
  • La Cour a réaffirmé que l'accord de séparation, bien qu'ayant valeur, n'est pas en soi suffisant pour justifier le transfert si celui-ci compromet les garanties patrimoniales pour les créanciers.
  • De plus, il est apparu que la prétendue capacité patrimoniale de B.B. n'était pas soutenue par des preuves concrètes, mais au contraire contredite par sa situation économique documentée.

Conclusions

L'arrêt de la Cassation n. 28558 de 2024 représente une importante affirmation de principe concernant l'équilibre entre les besoins de protection des créanciers et la liberté de détermination des époux en cas de séparation. Il clarifie que les opérations patrimoniales entre époux doivent être effectuées avec la plus grande transparence et que la protection des droits des créanciers prévaut dans les situations où il existe un risque de compromettre leur garantie patrimoniale. L'évaluation correcte de la capacité économique du cédant devient donc un élément fondamental pour la validité des actes de transfert, évitant ainsi d'éventuels conflits entre les droits des époux et ceux des créanciers.