La récente ordonnance de la Cour de Cassation, n. 19919 du 19 juillet 2024, offre une importante réflexion sur la matière de la succession, en particulier sur la réduction des donations et des dispositions testamentaires. Dans ce cas, la Cour a examiné la question de la renonciation tacite au droit de réintégration de la part de réserve, soulignant les conditions nécessaires pour que cette renonciation puisse être considérée comme valide.
Le litige a été déclenché par une action intentée par D.D., héritier de E.E., contre A.A., B.B. et C.C., héritiers de F.F. D.D. soutenait que les donations effectuées par le mari de E.E. avaient porté atteinte à la part de réserve de la mère. La Cour d'Appel de Palerme, par arrêt n. 1438 de 2021, avait accueilli la demande de réintégration de la part de réserve, établissant qu'il n'y avait pas eu de renonciation tacite de la part de E.E.
La Cour d'Appel a correctement exclu la renonciation tacite au droit à la réintégration, affirmant que l'héritier lésé peut renoncer à l'action de réduction uniquement par un comportement sans équivoque.
La Cour a souligné que la volonté de renoncer doit se manifester de manière claire et ne peut être déduite de comportements ambigus ou d'une simple omission d'action. En particulier, il a été souligné que la renonciation tacite ne peut être inférée de la participation de l'héritier à la conclusion de donations ou de son inactivité dans un processus de réduction. La Cassation a rappelé la jurisprudence consolidée, affirmant que chaque héritier a droit à sa part de réserve, et que le comportement d'un héritier ne peut priver un autre de faire valoir ses droits.
L'arrêt n. 19919 de 2024 représente une référence importante dans la réglementation des successions et de la réduction des donations. Il clarifie que la protection des parts de réserve est fondamentale et nécessite une manifestation de volonté claire et sans équivoque de la part de l'héritier. Il est essentiel que les héritiers soient conscients de leurs droits et des comportements qui pourraient les compromettre. La Cour de Cassation, en confirmant sa position, contribue à protéger l'équité dans les successions, en soulignant la nécessité d'une interprétation rigoureuse des volontés exprimées par les héritiers.