La reconnaissance de la paternité et l'indemnisation des dommages : analyse de l'arrêt Cass. civ. n. 31552/2024

L'arrêt de la Cour de Cassation, n. 31552 de 2024, offre d'importantes pistes de réflexion sur la délicatesse des dynamiques de reconnaissance de la paternité et sur l'indemnisation des dommages y afférents. Dans ce cas, l'objet du litige concernait la limitation de l'indemnisation des dommages à la seule période de minorité, excluant le dommage subi par le demandeur après l'âge de la majorité. La Cour a réaffirmé la nécessité d'une analyse précise et spécifique des faits, plutôt qu'une application abstraite des normes.

Le contexte de l'arrêt

Dans l'affaire examinée, le Tribunal de Monza avait reconnu B.B. comme père biologique de A.A., le condamnant à indemniser le dommage subi par l'enfant. Cependant, la Cour d'Appel de Milan a limité l'indemnisation à la seule période de minorité, affirmant qu'après le 18e anniversaire, l'absence du père n'aurait pas eu d'impact significatif sur la vie de A.A.

Cette Cour a souligné que l'évaluation de la souffrance de l'enfant ne peut être limitée aux dix-huit premières années de vie, car le dommage résultant de l'abandon parental est un délit permanent qui peut se prolonger dans le temps.

Les arguments de la Cour de Cassation

La Cour de Cassation a accueilli le recours de A.A., considérant erronée la limitation du dommage à la seule période de minorité. Elle a souligné que la souffrance causée par l'absence du père peut se poursuivre même après le 18e anniversaire, car l'abandon parental ne s'épuise pas avec l'atteinte de la majorité. De plus, la Cour a critiqué la Cour d'Appel pour ne pas avoir fourni une motivation adéquate sur les raisons de la limitation indemnitaire, considérant que l'évaluation abstraite était dépourvue de fondement.

  • La violation des devoirs parentaux peut constituer un délit civil, donnant droit à une indemnisation.
  • Le dommage subi par l'enfant doit être évalué en proportion de l'impact de l'absence paternelle.
  • Le manque de relation familiale est un élément fondamental pour l'évaluation du dommage.

Conclusions

L'arrêt de la Cour de Cassation n. 31552 de 2024 représente un pas significatif dans la protection des droits des enfants, soulignant l'importance d'une analyse globale des circonstances de chaque affaire. Il invite à considérer non seulement la période de minorité, mais aussi comment l'absence du père peut influencer la vie de l'enfant même à l'âge adulte. La Cour a souligné que l'indemnisation doit être équitable et proportionnée, tenant compte de la spécificité des situations et des dommages effectivement subis.

Cabinet d’Avocats Bianucci