Soustraction Internationale de Mineur : Analyse de l'Arrêt Cass. civ., Sez. I, n. 32194/2022

L'arrêt n° 32194 du 2 novembre 2022 de la Cour de Cassation constitue une référence importante dans le domaine de la soustraction internationale de mineurs, abordant des questions délicates liées à la résidence habituelle du mineur et aux droits de garde des parents. Dans cet article, nous analysons les points saillants de l'arrêt, fournissant un cadre clair et compréhensible de la question.

Le Cas Examiné

Le Tribunal pour mineurs de Sassari avait ordonné le retour immédiat du mineur C.C. dans un pays étranger, soutenant que le transfert en Italie par la mère, A.A., s'était effectué sans le consentement du père, B.B. La Cour a considéré que le mineur avait sa résidence habituelle dans le pays d'origine, bien qu'il vive en Sardaigne. Cependant, A.A. a contesté la décision, portant la question en Cassation.

  • Le mineur était né dans un pays étranger et y avait vécu jusqu'en novembre 2021.
  • La mère était revenue en Italie sans le consentement du père, qui exerçait des droits de garde.
  • Le Tribunal avait estimé qu'il n'y avait pas de risque pour le mineur de retourner dans le pays d'origine.
En matière de soustraction internationale de mineur, lorsque l'enfant est effectivement gardé par sa mère, il convient de se référer à l'environnement social et familial et au cercle des personnes dont le mineur dépend.

Principes de Droit Affirmés par la Cour

La Cour de Cassation, accueillant partiellement le recours, a mis en lumière plusieurs principes de droit fondamentaux. En particulier, elle a souligné que :

  • La résidence habituelle du mineur doit être déterminée sur la base d'une analyse globale des circonstances de vie, et non seulement en fonction de la naissance ou de la durée du séjour.
  • Il est fondamental de considérer les liens affectifs et sociaux que le mineur entretient avec son environnement de vie.
  • Le juge doit évaluer la stabilité et l'intégration de la mère et du mineur dans le nouveau contexte social.

La Cour a donc affirmé que le Tribunal de première instance n'avait pas tenu compte de la jeune âge du mineur et des conditions spécifiques dans lesquelles il vivait. Cela a conduit à une évaluation incorrecte de sa résidence habituelle et des droits de garde du père.

Conclusions

L'arrêt n° 32194/2022 de la Cour de Cassation représente un pas important en avant dans la protection des droits des mineurs et dans la définition de la résidence habituelle en cas de soustraction internationale. La décision souligne l'importance d'une approche holistique et sensible aux dynamiques familiales, afin que le supérieur intérêt du mineur soit toujours préservé. Dans un contexte juridique complexe tel que celui de la soustraction internationale, il est fondamental que les juges évaluent attentivement tous les éléments de fait et les circonstances spécifiques de chaque cas pour garantir une justice équitable et appropriée pour les plus vulnérables.

Cabinet d’Avocats Bianucci