Le thème de la faillite frauduleuse est d'une grande actualité, non seulement pour ses implications juridiques mais aussi pour les conséquences économiques qui en découlent. L'arrêt n° 36041 de 2024 de la Cour suprême de cassation offre des éclaircissements importants sur ce sujet délicat, en analysant la responsabilité pénale en cas d'opérations dolosives ayant entraîné la faillite d'une société. Les prévenus, A.A. et B.B., ont été condamnés pour faillite frauduleuse en raison d'opérations considérées comme non rentables et gravement préjudiciables pour la Prestige Srl.
La Cour a confirmé la décision de la Cour d'appel de Venise, qui avait partiellement réformé le jugement de première instance concernant les peines accessoires, mais pas la responsabilité pénale des prévenus. En particulier, A.A. et B.B. avaient été jugés responsables d'avoir causé la faillite de la société par le biais de trois opérations d'investissement, toutes caractérisées par un manque évident de convenance économique. La Cour a souligné que ces opérations, bien que n'ayant pas été menées dans l'intention de faire faillite à la société, avaient eu pour effet prévisible et direct le déséquilibre financier.
La Cour a réaffirmé que les opérations dolosives ne nécessitent pas la qualification des conduites en termes d'infractions pénales, mais seulement la constatation d'abus de gestion.
Il est intéressant de noter comment la Cour de cassation a mis en évidence le principe de raisonnabilité dans l'évaluation des conduites des prévenus. En effet, le juge de légitimité ne s'est pas limité à considérer la singularité des opérations, mais a examiné le contexte dans lequel elles ont été réalisées. La Cour a estimé que les opérations, bien que n'étant pas directement distractives, avaient créé une situation de déséquilibre que les administrateurs avaient acceptée. La preuve du dol, par conséquent, ne se limite pas à l'intention de nuire, mais s'étend à la conscience du risque que de telles opérations auraient pu comporter.
En conclusion, l'arrêt n° 36041 de 2024 représente un précédent important pour toutes les situations où une faillite frauduleuse est suspectée. Il clarifie la nécessité d'un examen attentif des opérations sociétaires, en soulignant comment la responsabilité pénale peut découler même de conduites imprudentes et potentiellement préjudiciables pour la société. Les administrateurs doivent donc être conscients que même les choix entrepreneuriaux apparemment légitimes peuvent avoir une pertinence pénale s'ils ne sont pas étayés par une évaluation adéquate de la convenance économique.