Warning: Undefined array key "HTTP_ACCEPT_LANGUAGE" in /home/stud330394/public_html/template/header.php on line 25

Warning: Cannot modify header information - headers already sent by (output started at /home/stud330394/public_html/template/header.php:25) in /home/stud330394/public_html/template/header.php on line 61
Révocation du jugement et remise dans le délai : la Cour de cassation n° 10996/2025 clarifie les différences | Cabinet d'Avocats Bianucci

Récision du jugement et restitution dans le délai : la Cour de cassation n° 10996/2025 clarifie les différences

Le 19 mars 2025, la Cour de cassation, Cinquième Chambre pénale, a déposé l'ordonnance n° 10996/2025 qui, tout en déclarant irrecevable le recours de L. K., revient sur deux recours souvent confondus : la récision du jugement et la restitution dans le délai pour faire appel. La décision offre des pistes opérationnelles d'utilité immédiate pour les professionnels du barreau.

Le cœur de la décision

Le requérant avait demandé l'annulation du jugement rendu par défaut, alléguant la violation de l'art. 420-bis du code de procédure pénale. La Cour, en rejetant le recours, a réaffirmé dans sa motivation les critères distinctifs entre les deux instituts, fournissant un véritable vademecum pour la pratique judiciaire.

En matière de recours, la récision du jugement se distingue de la restitution dans le délai pour faire appel par sa nature, son champ d'application, son "petitum" et les effets qu'elle permet d'obtenir. (Dans sa motivation, la Cour, en définissant les différences, a précisé : quant au champ d'application, que la demande de récision peut être présentée dans tous les cas où le procès par défaut s'est déroulé en l'absence des conditions prévues par l'art. 420-bis du code de procédure pénale, tandis que la demande de restitution ne peut être exercée dans le cas où la notification a été effectuée en mains propres à l'accusé ou à une personne par lui déléguée et dans celui où il y a eu, de la part de l'accusé, renonciation expresse à comparaître ou à faire valoir un empêchement légitime éventuellement existant ; quant à l'objet de la preuve, que, dans le premier cas, le demandeur est tenu de prouver que l'absence a été déclarée en l'absence des conditions prévues par l'art. 420-bis du code de procédure pénale, tandis que, dans le second, il est tenu de démontrer qu'il n'a pas eu connaissance effective du procès ; quant aux effets, que la récision, contrairement à la restitution dans le délai, entraîne la régression du procès jusqu'au degré et à la phase où la nullité s'est produite).

Traduit en termes simples, la maxime souligne que la récision et la restitution ne sont pas superposables : la première vise à « rembobiner » le procès lorsque l'absence a été déclarée illégitimement ; la seconde ne permet que de récupérer le délai d'appel perdu sans affecter le jugement sur le fond.

Profils normatifs et jurisprudentiels

La récision du jugement (art. 629-bis du code de procédure pénale) est née pour aligner le rite italien sur la jurisprudence de l'UE et de la CEDH, qui met au centre la participation effective de l'accusé (voir Cass. SS.UU., 36848/2014). La restitution dans le délai (art. 175 du code de procédure pénale), quant à elle, a été revue par la « réforme Cartabia » (d.lgs. 150/2022) pour garantir l'équilibre entre la durée raisonnable et le droit de la défense.

  • Condition objective : violation de l'art. 420-bis du code de procédure pénale pour la récision ; absence de connaissance du procès pour la restitution.
  • Charge de la preuve : preuve de l'absence des conditions d'absence contre preuve de l'absence de connaissance effective.
  • Effets : régression du jugement à la phase viciée contre simple réouverture des délais d'appel.

Parmi les décisions les plus pertinentes qui ont anticipé l'ordonnance d'aujourd'hui, on peut citer Cass. 23882/2014, 12630/2015, 10000/2017 et 20899/2023, toutes concordantes pour différencier nettement les deux instituts.

Implications pratiques pour la défense

Pour l'avocat pénaliste, le choix du recours correct est décisif. Avant de proposer une récision, il faut vérifier :

  • si la notification initiale a eu lieu selon des formes non conformes ;
  • si l'accusé n'a jamais délégué personne pour recevoir l'acte ;
  • le degré et la phase procédurale où la nullité s'est produite.

Si une notification en mains propres à l'accusé ou une renonciation expresse à comparaître apparaissent, la récision est exclue et la défense devra s'orienter vers la restitution dans le délai, en démontrant l'absence de connaissance effective.

Conclusions

L'ordonnance n° 10996/2025 représente un rappel très utile : confondre la récision du jugement et la restitution dans le délai peut compromettre toute la stratégie de défense. Connaître les conditions, les charges et les effets de chaque institut permet de sauvegarder le droit de participer au procès sans alourdir inutilement le système des recours.

Cabinet d'Avocats Bianucci