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Factures pour Opérations Inexistantes : La Cour de Cassation et la Responsabilité du Potentiel Utilisateur (Arrêt n° 10400/2024) | Cabinet d'Avocats Bianucci

Factures pour Opérations Inexistantes : La Cour de Cassation et la Responsabilité du Potentiel Utilisateur (Arrêt n° 10400/2024)

Dans le paysage complexe du droit pénal fiscal, la question de la responsabilité de celui qui reçoit ou pourrait utiliser des factures pour des opérations inexistantes représente depuis toujours un point d'équilibre délicat. La récente décision de la Cour de Cassation, la n° 10400 du 19 novembre 2024 (déposée le 17 mars 2025), s'inscrit dans ce débat avec une prononciation d'une grande importance, clarifiant les limites du concours de délit et l'applicabilité de l'article 110 du Code Pénal dans ces contextes. Cette décision, qui a vu comme prévenu la B. M. S.R.L. et comme rédacteur le Dr. A. A., annule avec renvoi une décision antérieure du Tribunal de la Liberté de Salerne, offrant d'importants éléments de réflexion pour les professionnels et les entreprises.

Le Concours de Délit dans les Fraudes Fiscales : Un Principe Fondamental

L'arrêt en question aborde la thématique du concours de personnes dans le délit, spécifiquement dans le contexte des factures pour opérations inexistantes. Le Code Pénal, à l'article 110, établit que « lorsque plusieurs personnes concourent au même délit, chacune d'elles est soumise à la peine prévue pour celui-ci, sauf dispositions des articles suivants ». Ce principe général est le pilier sur lequel repose la responsabilité pénale partagée, s'étendant également aux délits fiscaux, qui voient souvent la participation de plusieurs sujets aux rôles divers.

La Cour de Cassation s'est concentrée sur le cas du « potentiel utilisateur » de tels documents, c'est-à-dire celui qui, sans avoir peut-être encore concrètement utilisé les fausses factures à des fins d'évasion fiscale, se trouve dans une position telle qu'il pourrait le faire. La question cruciale est de savoir si un tel sujet peut être considéré comme un complice du délit commis par l'émetteur des factures, selon les règles ordinaires du concours de délits, ou si une discipline dérogatoire prévue par la législation spéciale en matière fiscale doit s'appliquer.

Le potentiel utilisateur de documents ou de factures émis pour des opérations inexistantes, si les conditions sont remplies, peut concourir avec l'émetteur, selon la discipline ordinaire dictée par l'art. 110 du Code Pénal, le régime dérogatoire prévu par l'art. 9 du décret législatif 10 mars 2000, n° 74, n'étant pas applicable dans ce cas. (Cas de mesure de sûreté relative à la cession du crédit fiscal dit « bonus façades », dans lequel, n'étant pas contesté aux destinataires des factures inexistantes le délit de déclaration frauduleuse visé à l'art. 2 du décret législatif précité, la Cour a soutenu qu'aucune norme n'empêche de considérer comme applicable également au destinataire de la facture émise par le futur cessionnaire du crédit la discipline ordinaire du concours de délits de l'article 8 suivant).

Cette maxime est d'une importance fondamentale. Elle clarifie que le sujet qui pourrait utiliser des documents ou des factures fictives n'est pas automatiquement exclu de la responsabilité pénale. Au contraire, si les conditions sont remplies (c'est-à-dire si sa conduite entre dans les cas de complicité de l'Art. 110 c.p., comme par exemple l'accord ou la facilitation de l'émetteur), il peut être appelé à répondre conjointement avec celui qui a émis les factures. L'arrêt précise que, dans ces cas, le régime spécial de l'article 9 du Décret Législatif 10 mars 2000, n° 74, ne s'applique pas. Ce dernier article, en effet, prévoit une non-punissabilité pour le sujet qui se prévaut de factures ou d'autres documents pour des opérations inexistantes si la conduite n'a pas affecté la détermination de l'impôt ou si l'impôt a été de toute façon versé. Cependant, la Cour de Cassation établit que cette dérogation n'opère pas lorsqu'un concours de délit avec l'émetteur est configuré.

Le D.Lgs. 74/2000 et la Spécificité du Concours

Le Décret Législatif n° 74/2000 est la réglementation de référence pour les délits en matière d'impôts sur les revenus et sur la valeur ajoutée. En particulier :

  • Art. 2 D.Lgs. 74/2000 : Punir la déclaration frauduleuse par l'utilisation de factures ou d'autres documents pour des opérations inexistantes.
  • Art. 8 D.Lgs. 74/2000 : Établit que quiconque, afin de permettre à des tiers l'évasion des impôts sur les revenus ou sur la valeur ajoutée, émet ou délivre des factures ou d'autres documents pour des opérations inexistantes, est puni de réclusion.
  • Art. 9 D.Lgs. 74/2000 : Concerne l'utilisateur de factures pour opérations inexistantes, prévoyant, comme dit, des conditions de non-punissabilité dans certaines circonstances.

La Cour a examiné une situation de mesure de sûreté liée à la cession du crédit fiscal du soi-disant "

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