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Vol de téléphone perdu : la Cour de cassation, par l'arrêt n° 15903/2025, clarifie les frontières entre vol et appropriation de chose perdue | Cabinet d'Avocats Bianucci

Vol de téléphone portable égaré : ce qu'a décidé la Cour de cassation dans l'arrêt n° 15903/2025

La Cinquième Chambre pénale de la Cour de cassation, par sa décision 15903 déposée le 24 avril 2025, a rejeté le recours de K. J. B., confirmant la condamnation pour vol d'un téléphone portable trouvé dans la voie publique. L'arrêt réaffirme un principe jurisprudentiel consolidé, mais parfois mal interprété : si l'objet égaré porte des signes inéquivoques de son propriétaire, s'en emparer équivaut à le soustraire et non à le « retrouver ».

Le cadre normatif de référence

Pour comprendre la portée de la décision, il convient de rappeler deux dispositions clés :

  • Article 624 du Code pénal – Vol : punit celui qui s'empare d'un bien meuble d'autrui en le soustrayant à celui qui le détient.
  • Article 647 du Code pénal – Appropriation d'une chose égarée : infraction dépénalisée par le décret législatif 7/2016, aujourd'hui illicite uniquement en matière civile avec une sanction pécuniaire.

Le législateur, en dépénalisant l'article 647 du Code pénal, a voulu alléger le système pénal, mais n'a pas modifié le champ d'application du vol. Le nœud interprétatif concerne donc la ligne de démarcation entre les deux conduites.

Le raisonnement de la Cour de cassation

Intègre le délit de vol et non celui d'appropriation d'une chose égarée, dépénalisé par le décret législatif 15 janvier 2016, n° 7, la conduite de celui qui s'empare d'un téléphone portable d'autrui objet d'un égarement, étant donné qu'il s'agit d'un bien qui conserve, même dans ce cas, des signes clairs de la possession légitime d'autrui et, en particulier, le code IMEI imprimé dans le compartiment batterie de l'appareil. La Cour souligne que le téléphone portable, contrairement à un objet dénué de références, porte un code unique (IMEI) qui permet de remonter facilement au propriétaire. Celui qui s'en empare, tout en connaissant sa provenance, établit un « contact avec la chose » assimilable à une soustraction, car il élude consciemment ces signes. Il en découle la qualification de vol, avec toutes les conséquences sanctionnatoires pénales.

Les juges, rappelant des précédents conformes (Cass. nn. 40327/2011, 46991/2013, 1710/2017), ont réaffirmé que le bien technologique conserve une « trace d'appartenance » qui rend évidente l'altérité et, par conséquent, la détention injuste par le nouveau possesseur. Il est indifférent que le propriétaire ait matériellement perdu le téléphone : la « disparition » n'annule pas son titre de propriété.

Implications pratiques pour les citoyens et les avocats

La décision offre des pistes utiles tant pour les potentiels « découvreurs » d'objets que pour les avocats traitant des délits contre le patrimoine :

  • Retrouver ne signifie pas pouvoir conserver : le bien doit être remis aux autorités ou restitué au propriétaire, sous peine d'intégration du vol.
  • Les appareils électroniques, grâce à leurs codes d'identification, seront toujours considérés comme porteurs de « signes distinctifs ».
  • La défense ne pourra pas invoquer la dépénalisation de l'article 647 du Code pénal lorsque des éléments univoques de propriété d'autrui existent.
  • En cas d'enquête, il est décisif de prouver l'ignorance non fautive des signes d'appartenance, une charge souvent ardue.

Conclusions

L'arrêt n° 15903/2025 renforce une lecture rigoureuse de l'article 624 du Code pénal : la protection du patrimoine personnel prévaut sur les exigences de simplification pénale introduites par le décret législatif 7/2016. Celui qui trouve un téléphone portable égaré n'est pas « chanceux », mais gardien d'un bien d'autrui ; s'en emparer signifie commettre un vol, avec une peine de six mois à trois ans (sauf circonstances aggravantes). Le message est clair : la technologie, loin de brouiller, rend plus facile l'identification du propriétaire légitime, et la loi n'admet pas de raccourcis.

Cabinet d'Avocats Bianucci