L'entretien des enfants représente l'un des aspects les plus délicats et complexes en cas de séparation ou de divorce. Au-delà de la pension alimentaire périodique, des doutes et des litiges surgissent souvent concernant les « dépenses extraordinaires ». La Cour de Cassation, par son arrêt pénal n° 19715 du 4 avril 2025 (déposé le 27 mai 2025), a apporté une clarification fondamentale, réaffirmant un principe déjà établi mais d'une extrême importance : le non-paiement de ces dépenses peut constituer un véritable délit.
L'ordonnancement juridique italien, par l'article 147 du Code Civil, impose aux parents le devoir de subvenir aux besoins, d'instruire et d'éduquer leurs enfants. Ce devoir se concrétise, en cas de séparation ou de divorce, par le versement d'une pension alimentaire et la participation aux dépenses extraordinaires. La distinction entre dépenses ordinaires et extraordinaires n'est pas toujours nette, mais la jurisprudence a au fil du temps élaboré des critères pour les identifier. Les dépenses ordinaires sont celles qui sont prévisibles et quantifiables, incluses dans la pension alimentaire (par exemple, nourriture, logement, vêtements de base). Les dépenses extraordinaires, en revanche, sont celles qui sont imprévisibles ou de montant important, non incluses dans la pension, et qui peuvent concerner la santé, l'éducation, les activités sportives ou récréatives (par exemple, soins médicaux spécialisés, voyages scolaires, inscription à des cours de sport).
L'article 570-bis du Code Pénal sanctionne la violation des obligations d'assistance familiale en cas de séparation ou de dissolution du mariage, précisant que « Les dispositions de l'alinéa premier s'appliquent également en cas de séparation légale, de dissolution ou de cessation des effets civils du mariage ainsi que de dissolution de l'union civile, lorsque le sujet obligé ne verse pas, en tout ou en partie, la pension alimentaire due au conjoint ou à l'ex-conjoint, aux enfants ou à l'ex-partenaire de l'union civile ». La question centrale, souvent débattue, est de savoir si les dépenses extraordinaires entrent dans ces « obligations de nature économique ».
L'arrêt n° 19715/2025, annulant sans renvoi une décision antérieure de la Cour d'Appel de Bologne, a réaffirmé avec force le principe selon lequel la portée de l'art. 570-bis c.p. s'étend également aux dépenses extraordinaires. Voici la maxime intégrale :
Le non-paiement des dépenses extraordinaires, prévues dans le titre judiciaire ou dans un accord entre époux, destinées à satisfaire des besoins des enfants prévisibles dans leur répétition à intervalles de temps plus ou moins longs, ainsi que des dépenses imprévisibles qui s'avèrent indispensables pour l'intérêt desdits enfants, constitue le délit de violation des obligations d'assistance familiale en cas de séparation ou de dissolution du mariage, la norme incriminatrice de l'art. 570-bis cod. pen. se référant non seulement à la pension, mais, plus généralement, aux obligations de nature économique en matière d'autorité parentale, qui, avec la pension, partagent la nature de moyens de contribution à l'entretien.
Cette décision est d'une importance cruciale car elle clarifie définitivement que le délit de violation des obligations d'assistance familiale ne se limite pas au seul non-paiement de la pension alimentaire « ordinaire ». La Cassation souligne que même les dépenses extraordinaires, si elles sont prévues par une décision du juge (comme l'arrêt de séparation ou de divorce) ou par un accord entre les parents, entrent dans les « obligations de nature économique » dont l'inexécution peut avoir des conséquences pénales. La Cour distingue entre :
Dans les deux cas, pourvu qu'elles aient été prévues dans le titre judiciaire ou dans un accord, le non-paiement constitue le délit. La raison d'être de cette interprétation réside dans le fait que tant la pension que les dépenses extraordinaires sont tous deux des « moyens de contribution à l'entretien » des enfants, visant à leur garantir une existence digne et la satisfaction de leurs besoins.
L'arrêt de la Cassation n° 19715/2025 renforce davantage la protection des mineurs, garantissant que les parents sont pleinement responsables de leur entretien sous toutes ses formes. Pour le parent bénéficiaire des dépenses, cela signifie disposer d'un outil juridique plus incisif pour faire valoir ses droits et ceux de ses enfants. Pour le parent débiteur, c'est un avertissement de respecter scrupuleusement ce qui a été établi par le juge ou convenu, sous peine d'encourir des responsabilités pénales.
Il est fondamental de rappeler que, pour constituer le délit, l'inexécution doit être significative et non occasionnelle, et la dépense extraordinaire doit avoir été préalablement convenue ou autorisée, ou en tout cas spécifiquement prévue dans la décision judiciaire. La jurisprudence de fond a souvent exigé que les dépenses extraordinaires de plus grande ampleur soient préalablement convenues entre les parents ou, en cas de désaccord, autorisées par le juge, précisément pour éviter les contestations et les abus.
L'arrêt de la Cour de Cassation n° 19715/2025 représente un point d'ancrage dans la jurisprudence en matière d'obligations d'entretien des enfants. Il réaffirme clairement que la protection des besoins des mineurs ne s'épuise pas avec le versement de la pension ordinaire, mais s'étend à toutes ces dépenses, qu'elles soient prévisibles ou imprévisibles mais nécessaires, qui contribuent à leur développement et à leur bien-être. Les parents et les professionnels du droit doivent tenir compte de cette interprétation extensive de l'art. 570-bis c.p., qui élève le non-respect des obligations relatives aux dépenses extraordinaires au rang de comportement pénalement répréhensible, soulignant l'importance d'une gestion attentive et responsable des engagements économiques assumés ou imposés pour la prise en charge de la progéniture.