Le paysage juridique italien est en constante évolution, et les décisions de la Cour de cassation constituent un phare pour l'interprétation et l'application du droit. Le récent arrêt n° 18412, déposé le 15 mai 2025, s'inscrit dans ce contexte, offrant une clarification significative en matière de recours en cassation et, en particulier, sur la déductibilité de violations procédurales spécifiques liées au délit de faux témoignage. Cette décision, qui a vu S. M. comme prévenu et le Conseiller A. C. comme rapporteur, revêt une importance fondamentale pour quiconque opère ou est impliqué dans le système de justice pénale, en délimitant avec précision les frontières dans lesquelles certaines inobservations peuvent être soulevées en instance de légitimité.
La question centrale abordée par la Cour suprême concernait la possibilité d'invoquer, aux termes de l'article 606, alinéa 1, lettre c), du Code de procédure pénale, la non-transmission des actes au Procureur de la République par le juge, en cas de suspicion de faux témoignage. Les articles 207 et 241 du Code de procédure pénale imposent au juge l'obligation de transmettre les actes au Procureur de la République lorsque des indices de délit, comme justement le faux témoignage, émergent. Cependant, l'arrêt a statué que la violation de ces dispositions ne peut être invoquée comme motif de recours en cassation. Pourquoi ?
En matière de recours en cassation, la violation des dispositions des articles 207 et 241 du Code de procédure pénale, résultant de la non-transmission des actes au procureur de la République par le juge, en cas de faux témoignage, ne peut être déduite sous forme d'inobservation de norme procédurale, ex art. 606, alinéa 1, lettre c), du Code de procédure pénale, car il s'agit de normes procédurales non sanctionnées par la nullité, l'inutilisabilité, l'irrecevabilité ou la déchéance.
Ce passage clé de l'arrêt, présidé par le Dr G. L., met en évidence un principe cardinal de notre système de procédure pénale : toutes les inobservations de normes procédurales ne sont pas aptes à fonder un recours en cassation. L'article 606, alinéa 1, lettre c), du Code de procédure pénale permet le recours pour "inobservation ou application erronée de la loi procédurale sanctionnée par la nullité, l'inutilisabilité, l'irrecevabilité ou la déchéance". La Cour a donc précisé que les articles 207 et 241 du Code de procédure pénale, tout en établissant une obligation pour le juge, ne prévoient aucune de ces sanctions procédurales si l'obligation n'est pas respectée. En d'autres termes, la non-transmission des actes au Procureur de la République pour faux témoignage n'entache pas la validité de la procédure pénale en cours, ni ne rend inutilisables les preuves acquises, ni ne détermine l'irrecevabilité d'actes ou la déchéance d'un droit procédural. Il s'agit donc d'une violation dépourvue d'une sanction procédurale expresse qui puisse être invoquée en cassation conformément à l'article 606 du Code de procédure pénale.
Pour comprendre pleinement la portée de cette décision, il est fondamental de rappeler le système des sanctions procédurales en droit pénal italien. Le législateur a prévu différentes typologies de vices qui peuvent entacher la validité des actes procéduraux :
L'arrêt en question réaffirme que seules les violations de normes procédurales qui entraînent expressément l'une de ces sanctions peuvent être invoquées en cassation aux termes de l'article 606, alinéa 1, lettre c), du Code de procédure pénale. Ce principe vise à garantir la stabilité du procès et à éviter que des vices purement formels, dépourvus d'une incidence directe sur la validité ou l'utilisabilité des actes, ne puissent conduire à l'annulation de jugements.
Cette décision a d'importantes implications pratiques. Pour les avocats, elle constitue une confirmation supplémentaire de la nécessité d'une analyse rigoureuse des motifs de recours en cassation. Il ne suffit pas qu'une norme procédurale ait été violée ; il est indispensable que cette violation soit sanctionnée par la nullité, l'inutilisabilité, l'irrecevabilité ou la déchéance, comme l'exige l'art. 606 du Code de procédure pénale. Soulever un motif de recours basé sur la simple inobservation des articles 207 ou 241 du Code de procédure pénale serait, à la lumière de cet arrêt, destiné à l'irrecevabilité. Pour les citoyens impliqués dans des procédures pénales, l'arrêt souligne l'importance de s'adresser à des professionnels experts qui sachent discerner les motifs valides de recours, en évitant des pertes de temps et de ressources dans des recours infondés. La justice, tout en respectant les garanties individuelles, cherche toujours un équilibre entre la protection des droits et l'exigence de certitude et de célérité procédurale.
L'arrêt n° 18412 de 2025 de la Cour de cassation, présidé par G. L. et rapporté par A. C., représente une pièce significative dans la jurisprudence pénale. Il réaffirme clairement que le recours en cassation ne peut être un instrument pour contester chaque inobservation procédurale, mais est limité aux cas où la loi prévoit une sanction spécifique (nullité, inutilisabilité, irrecevabilité ou déchéance). Ce principe renforce la cohérence du système procédural et invite les opérateurs du droit à une précision toujours plus grande dans la formulation de leurs défenses et de leurs recours, garantissant que les voies de recours soient fondées sur des vices effectivement pertinents pour l'ordonnancement juridique.