La récente ordonnance n° 9956 du 12 avril 2024 offre une interprétation importante concernant la juridiction en matière de conseil financier entre des personnes physiques italiennes et suisses. L'affaire en question implique R. (client italien) et S. (conseiller suisse), et se concentre sur la question de la juridiction du tribunal italien dans un litige contractuel. La Cour a statué que, conformément à la Convention de Lugano du 30 octobre 2007, le tribunal italien est compétent pour trancher la question, en mettant l'accent sur le lieu où le service de conseil devait être fourni.
L'arrêt se fonde sur l'article 5, paragraphe 1, lettre b) de la Convention de Lugano, qui stipule que la juridiction est déterminée par le lieu où l'obligation est exécutée. Dans ce cas, il est fait référence au lieu où le conseil devait être fourni, celui-ci étant crucial pour l'obligation d'information que le conseiller doit garantir au client. La Cour a précisé que, puisque le client était domicilié en Italie et que le service de conseil lui était destiné, la juridiction du tribunal italien est justifiée.
JURIDICTION SUR - EN GÉNÉRAL Convention de Lugano du 30 octobre 2007 - Conseil en matière d'investissements financiers - Action en responsabilité contractuelle d'un client italien à l'encontre d'un conseiller suisse - Juridiction du juge italien - Motifs. En matière de juridiction, dans un litige relatif à un contrat, conclu en Italie entre une personne y domiciliée et une personne domiciliée dans la Confédération Suisse, ayant pour objet la prestation par cette dernière du service de conseil en matière d'investissements financiers en faveur du client domicilié en Italie, portant sur une ou plusieurs opérations de souscription d'instruments financiers, la juridiction du juge italien doit être affirmée en application du critère de rattachement prévu par l'art. 5, par. 1, lett. b), de la Convention de Lugano du 30 octobre 2007, en se référant au lieu où la prestation du service de conseil a été ou aurait dû être exécutée, en rapport avec l'obligation d'information à fournir au client, qui caractérise le contrat.
Les implications de cette ordonnance sont significatives pour les professionnels du secteur financier et pour les clients. Parmi les points saillants, on trouve :
Cette orientation jurisprudentielle pourrait inciter les clients à rechercher une assistance juridique en Italie, sachant qu'ils ont la possibilité de régler les litiges avec des conseillers étrangers devant les tribunaux italiens.
En conclusion, l'ordonnance n° 9956 de 2024 représente une étape importante pour la protection des droits des consommateurs et la clarté des règles de juridiction en matière de conseil financier. La Cour a su interpréter de manière pragmatique les normes européennes, garantissant ainsi une plus grande sécurité juridique pour les clients italiens qui font appel à des services de conseil de professionnels domiciliés à l'étranger. Il est fondamental, pour ceux qui opèrent dans ce secteur, de rester informés de ces décisions, qui peuvent influencer les dynamiques des relations contractuelles internationales.