La récente ordonnance n° 600 du 10 janvier 2025 de la Cour de cassation, présidée par P. D. M. et rédigée par G. T., offre une interprétation importante concernant le doublement des délais en matière de contrôle fiscal. En particulier, l'arrêt précise que le doublement des délais s'applique même en l'absence d'une plainte pénale formelle, s'il existe des éléments qui imposent l'obligation de porter plainte conformément à l'art. 331 du code de procédure pénale.
Conformément à l'article 331 du code de procédure pénale, l'obligation de porter plainte pénale survient au moment où des faits susceptibles de constituer une infraction apparaissent. L'ordonnance en question établit que, dans le cas de contrôles fiscaux, la seule existence de tels faits est suffisante pour activer la disposition du doublement des délais, sans qu'il soit nécessaire d'engager une action pénale concrète.
Délais de forclusion - Doublement - Conditions - Obligation de plainte pénale - Suffisance. En matière de contrôle fiscal, le doublement des délais, dans la version en vigueur ratione temporis, découle de la simple constatation de faits imposant l'obligation de plainte pénale conformément à l'art. 331 du code de procédure pénale, indépendamment de la présentation effective de la plainte, du début de l'action pénale et de la constatation pénale de l'infraction, même si l'action pénale n'est pas poursuivie ou si une décision pénale de classement sans suite, d'acquittement ou de condamnation est intervenue.
Cette maxime souligne clairement que la substance des faits est ce qui compte et non les formalités procédurales. C'est un point crucial, car il établit que l'omission éventuelle d'une action pénale ne porte pas atteinte au droit de l'administration fiscale de poursuivre le contrôle fiscal.
L'ordonnance n° 600 de 2025 représente une avancée importante dans la clarté des normes relatives au contrôle fiscal. L'arrêt souligne que le doublement des délais n'est pas une option liée à la bonne volonté de l'administration, mais plutôt un droit qui découle de la présence de situations criminelles, même en l'absence d'actions pénales concrètes. Cette interprétation offre une plus grande certitude aux opérateurs du secteur, car elle délimite précisément les frontières de l'action fiscale par rapport à la réglementation pénale.