La récente décision de la Cour de cassation, par son arrêt n° 10979 du 23 avril 2024, offre une réflexion significative sur les frontières normatives entre les libéralités et les donations, en particulier concernant l'application de l'article 809 du Code civil. La question examinée implique la distinction entre les libéralités autres que la donation et leur traitement juridique, mettant en évidence l'importance d'une interprétation restrictive des normes applicables.
Le litige trouve son origine dans un acte de libéralité contesté, pour lequel la Cour d'appel de Cagliari avait déjà rendu un jugement défavorable quant à la demande d'application de normes qui, selon la partie requérante, auraient dû s'appliquer. Cependant, la Cour de cassation a confirmé le rejet de l'appel, précisant que les normes relatives aux libéralités ne peuvent être étendues au-delà de ce qui est expressément prévu par l'art. 809 c.c.
LIBÉRALITÉS - DISCIPLINE Libéralités autres que la donation - Normes non visées par l'art. 809 c.c. - Inapplicabilité - Negotium mixtum cum donatione - Applicabilité de l'art. 771 c.c. - Exclusion. L'art. 809 c.c., en indiquant quelles normes de la donation sont applicables aux libéralités résultant d'actes autres que celle-ci, doit être interprété restrictivement, en ce sens que toutes les autres dispositions non expressément visées ne s'appliquent pas auxdites libéralités ; il en résulte que l'art. 771 c.c. ne s'applique pas au negotium mixtum cum donatione, n'étant pas visé par l'art. 809 c.c.
Cette maxime souligne comment l'article 809 c.c. délimite précisément le champ d'application des normes relatives à la donation. En particulier, il est souligné que les libéralités ne doivent pas être soumises à toutes les dispositions non explicitement mentionnées, ce qui implique une limitation importante pour le negotium mixtum cum donatione, c'est-à-dire les actes juridiques mixtes qui contiennent des éléments de donation. La Cour exclut donc que l'art. 771 c.c., qui régit la révocabilité des donations, puisse trouver application dans ce contexte, à moins qu'il ne soit expressément visé.
Les implications de cet arrêt sont donc d'une grande importance, tant pour les professionnels du droit que pour les citoyens. Il est essentiel, lors de la rédaction d'actes de libéralité, de prêter attention à l'inclusion des normes applicables et à leur interprétation correcte. L'arrêt précise qu'une interprétation extensive des normes sur la donation n'est pas autorisée, ce qui peut influencer de manière significative les stratégies juridiques adoptées dans des situations similaires.
En conclusion, l'arrêt n° 10979 de 2024 représente une étape importante dans la clarification des dynamiques juridiques des libéralités et des donations, soulignant l'importance d'une application rigoureuse des normes existantes.